
Moins de télétravail et plus de présentiel en 2025 ?
Est-ce le souhait des entreprises ?
Le télétravail a connu une progression importante depuis 2020 et la crise sanitaire. Beaucoup d’entreprises ont mis en place des accords internes pour encadrer la pratique. Alors qu’en est il vraiment ? Moins de télétravail et plus de présentiel pour 2025 ? Aujourd’hui, le travail à distance est devenu un critère d’attractivité pour les employeurs et les candidats en font parfois un élément rédhibitoire lorsqu’il ne fait pas partie d’une fiche de poste. Pourtant, alors que l’on pensait ce mode de travail bien installé, certaines entreprises font machine arrière.
Le retour au présentiel est-il vraiment une tendance de fond et le souhait actuel des entreprises ?
Le travail hybride est une solution avantageuse pour l’employeur et l’employé. © George Milton – pexels.com
Pourquoi certaines entreprises reviennent sur le télétravail ?
Certaines grandes entreprises américaines mais aussi françaises font l’actualité en 2024. La raison ? Leur changement de cap en matière de télétravail. Cette tendance se rencontre également dans des entreprises plus petites.
En 2021, plus de 4000 accords d’entreprise sur le télétravail ont été signés (source DARES). D’une durée moyenne de 2 à 4 ans, ils sont donc soumis à des renégociations depuis quelques mois.
En fonction des accords passés ou règles mises en place, un retour au présentiel est demandé aux salariés. Certaines organisations imposent le 100% présentiel, d’autres un retour sur site quelques jours par semaine lorsque les salariés étaient en « full remote ».
Pour l’ANDRH, il s’agit avant tout d’une nouvelle organisation du travail à distance, plutôt qu’une tendance à sa disparition. En France, beaucoup de dirigeants préfèrent encore une présence sur site de leurs collaborateurs. Cette vision « française » de l’entreprise, accordant de l’importance au présentiel, est historique et toujours partagée par un certain nombre de directions. Ces dernières ont l’impression de perdre le contrôle sur leurs employés lorsque ces derniers ne sont pas présents dans les locaux.
Les raisons invoquées par les structures désireuses de revoir plus souvent leurs collaborateurs concernent avant tout l’aspect collectif :
- Manque de communication
- Détérioration de l’esprit collectif et de la culture d’entreprise
- Baisse de la créativité générale…
À noter que le télétravail est loin de toucher tous les travailleurs… Les cadres sont les premiers concernés : 2/3 d’entre eux travaillent à distance au moins un jour par semaine, 25% plus de deux jours par semaine (source APEC).
Est-ce la fin du télétravail et un retour au présentiel ?
Les entreprises doivent prendre en compte certains risques
Toutefois, la fin du télétravail semble difficilement envisageable. Car ce mode de travail fait aujourd’hui partie des principales demandes des candidats et des salariés en poste concernant l’équilibre vie pro / vie perso.
Par ailleurs, peu d’entreprises en France ont instauré un mode de travail 100% en distanciel, situation la plus propice pour un début de retour en arrière. Dans la plupart des cas, les salariés ont la possibilité de travailler 2 à 3 jours par semaine à distance. Et si accord a été conclu avec les syndicats, une renégociation s’annonce toujours difficile.
Lorsque c’est le cas, les salariés peuvent avoir le sentiment de perdre un droit acquis ! Le télétravail est en effet maintenant ancré dans les habitudes des actifs qui le considèrent comme un droit intangible. En supprimant le temps de travail à distance précédemment accordé à leurs employés, les dirigeants risquent de détériorer leur marque employeur et de subir :
- Une baisse de la fidélité des collaborateurs, qui pourraient s’ouvrir à des opportunités extérieures.
- Des difficultés pour recruter de jeunes talents (ou moins jeunes…) si le télétravail fait partie de leurs critères de choix d’une entreprise.
Quels sont les bénéfices du télétravail pour les employeurs ?
Certains aspects du télétravail sont également avantageux pour les employeurs. Par exemple, une étude récente (Ifop/Diot-Siaci) révèle que le télétravail entraîne une diminution des arrêts maladie de courte durée. Même si un collaborateur dont l’état de santé nécessiterait un arrêt ne doit pas continuer de travailler chez lui…
De plus, la productivité des télétravailleurs est rarement mise en doute (de plus en plus néanmoins…) par les employeurs. Elle est même parfois supérieure à celle des travailleurs sur site. Leur qualité de vie s’étant améliorée, ils sont souvent plus impliqués dans leurs tâches.
Comment inciter les salariés à revenir travailler sur site ?
Une entreprise souhaitant faire revenir ses salariés doit réfléchir à mettre toutes les chances de son côté pour la réussite de son projet. En dehors des problèmes de transport, plusieurs éléments peuvent inciter les employés à envisager un retour sur site :
- Adapter son modèle de fonctionnement
- Revoir le mode de management, en particulier s’il est trop hiérarchisé
- Vérifier que les collaborateurs ne se sentent pas trop « contrôlés »
- Augmenter la flexibilité de leur travail
- Faire correspondre les locaux aux besoins des personnes
- Monter en gamme le matériel fourni
L’accent doit être mis sur une meilleure organisation du travail (autant pour l’employeur que pour l’employé) plutôt qu’une restriction de droits. Le retour sur site ne doit pas être considéré comme du présentéisme mais comme une vraie valeur ajoutée pour toutes les parties.
Par ailleurs, une majorité de télétravailleurs (87%) attendent au moins une compensation pour un retour à 100% sur site (OpinionWay/Slack déc. 2023). En particulier, les compensations financières sont les plus citées : augmentation de salaire, prise en charge intégrale des frais de transport, remboursement des déjeuners…
Si les conditions du télétravail sont précisées dans le contrat du salarié, l’employeur doit obtenir l’accord de ce dernier pour modifier le contrat. En cas de refus du salarié, l’employeur ne pourra pas lui imposer une restriction de ces dispositions.
D’après l’APEC, près de la moitié des télétravailleurs se déclarent prêts à quitter leur entreprise s’ils n’ont plus la possibilité de travailler à distance. Et une majorité de cadres envisagerait de refuser un poste en présentiel intégral. Des données à bien prendre en compte par les entreprises avant de renégocier leurs accords sur le télétravail…
Alors, qu’en pensez vous, moins de télétravail et plus de présentiel pour 2025 ? Réagissez sur notre Linkedin !